séminaire accueilli par le cehta/ehess
coordonné par anne creissels
maître de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membre du ceac
docteure de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheure associée au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr
http://compagnieaplusb.blogspot.com

séance du vendredi 19 avril 2013

Mariem Guellouz, docteure en linguistique et sémiologie, université Paris Descartes, postdoctorante au centre d'anthropologie culturelle (Canthel-Paris Descartes) et bénéficiaire du fond de recherche du Centre National de la Danse- Paris, danseuse et professeur de danse à Paris, mguellouz(at)yahoo.fr

« Danse contemporaine au Maghreb / Danse contemporaine maghrébine : deux catégories pour penser la contemporanéité au Maghreb  »

Une réflexion sur la danse contemporaine au Maghreb nous amène à la question plus générale du corps maghrébin aux prises avec la contemporanéité. Nous proposons deux catégories pour penser cette danse : danse contemporaine au Maghreb et danse contemporaine maghrébine. Certains chorégraphes formés aux techniques contemporaines occidentales essayent de les reproduire telles quelles sur la scène Maghrébine. Ils veulent attribuer à la danse contemporaine un caractère non national, presque universel. C’est ce que nous appelons la danse contemporaine au Maghreb dans la mesure où sa pratique n’est pas assujettie au contexte culturel ou social. La deuxième catégorie, la danse contemporaine maghrébine, est un courant qui pour l’instant n’a pas encore acquis ses lettres de noblesse. Il s’agit de chorégraphes qui rament à contre courant en revisitant le patrimoine maghrébin, entre ruptures et continuités. Il s’agirait alors de penser une contemporanéité qui serait propre à l’Histoire de ces pays et un mouvement artistique qui écrira sa propre histoire dans sa singularité et sa multiplicité. 

Ces catégories posent les problématiques suivantes : Peut-on parler d’un corps maghrébin contemporain dans des sociétés qui subissent la mondialisation sans participer pour autant à ses profondes transformations ? Si ce corps était pris aux rythmes d’une autre temporalité, défini par d’autres événements historiques, des stagnations et mutations qui lui sont propres, et si les rapports de forces qui le déterminent ont longtemps méconnu les convulsions et crises de l’Occident industriel, pourra-t-on tout de même parler d’une contemporanéité qui lui serait spécifique et respecterait ses singularités ? La danse contemporaine a-t-elle été importée ou est-elle le fruit d’un processus mondial et d’une logique de mondialisation des faits artistiques et culturels ? 

Les réponses à ces questionnements seront étayées par des extraits de spectacles et des propos d’artistes recueillis lors d’entretiens.