
« Mouvement total : le geste du danseur comme espace ultime de liberté »
Plutôt qu'un détachement, la liberté est pour Bergson un ancrage à une dimension autre de la temporalité, insaisissable par la pensée occidentale : celle d'un "jaillissement de nouveauté imprévisible".
Le geste improvisé du danseur évolue dans cette immédiateté qui échappe souvent aux mouvements cristallisés par nos habitudes quotidiennes ; à l’intérieur de son corps, le danseur inaugure de nouveaux modes de sentir et d’appréhender le temps ; en élargissant le champ du sensible, il induit des formes nouvelles de subjectivité politique.
À partir de l’analyse de trois scènes du film Pina, de Wim Wenders (2011) nous allons mobiliser les idées d'Henri Bergson, Jacques Rancière, Marie Bardet et José Gil afin d'approcher la dimension politique du geste du danseur en ce qu'il reconfigure les limites du sensible, et crée un nouvel espace de liberté.