séminaire accueilli par le cehta/ehess
coordonné par anne creissels
maître de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membre du ceac
docteure de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheure associée au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr
http://compagnieaplusb.blogspot.com

séance du vendredi 20 janvier 2012

Johanna Renard, doctorante, université de Rennes II, johannarenard(at)gmail.com

« Film de danse : le regard de Sharon Lockhart sur la danse de Noa Eshkol »

Noa, le dernier projet de Sharon Lockhart, photographe et cinéaste expérimentale américaine dont le travail met au jour la limite très ténue entre documentaire et fiction, permet de redécouvrir l’œuvre de Noa Eshkol (1924-2007). Cette chorégraphe et danseuse israélienne est surtout connue pour avoir créé, avec l’architecte Abraham Wachman, un système de notation du mouvement qui en a renouvelé la pensée et la représentation en apportant une vision plus globale et scientifique. Fascinée par la recherche très systématique autour de la dimension spatiale du mouvement mise en œuvre par Eshkol – mêlant danse, sculpture, dessin et création textile – et par la dévotion intense témoignée par les élèves de la chorégraphe à l’égard de ce système, Lockhart en a exploré dans deux films les différents aspects.

Montrant les exercices chorégraphiques du EWMN (Eshkol-Wachman Movement Notation) system pratiqués quotidiennement par les disciples vieillissantes de Noa Eshkol, la cinéaste aborde à la fois la question du travail quotidien et répétitif du mouvement, de la danse comme tâche, mais aussi les problématiques de la mémoire du geste et de sa transmission. Comme dans ses précédents films (Goshogaoka, Lunch Break), Lockhart pose un regard à la fois structuraliste et ethnographique sur le mouvement.

En se penchant sur son interprétation de la danse d’Eshkol, on montrera comment les deux pratiques, chorégraphique et cinématographique, s’influent et se contaminent mutuellement.

Sharon Lockhart, Noa, 2011