séminaire accueilli par le cehta/ehess
coordonné par anne creissels
maître de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membre du ceac
docteure de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheure associée au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr
http://compagnieaplusb.blogspot.com

séance du vendredi 16 mars 2012


Bénédicte Jarrasse, agrégée de lettres, actuellement doctorante en littérature comparée (5ème année) avec une recherche portant sur l'imaginaire de la danse au XIXe siècle (1830-1870), benedictejarrasse(at)yahoo.fr

« Le ballet romantique français au miroir du feuilleton : entre chronique du temps présent et construction légendaire »

Le ballet connaît au XIXe siècle un renouvellement esthétique notable, qui touche parallèlement l'ensemble des arts de la scène. La presse, en pleine explosion, se fait le relais des nouveaux spectacles qui s'offrent au regard du public. Des écrivains réputés - Gautier, Janin, Nerval... - participent non seulement à la promotion "quotidienne" de cette forme, mais contribuent aussi à en forger l'imaginaire.

Par-delà les contraintes inhérentes au genre, des images se font jour dans leurs écrits, d'autant plus lisibles lorsqu'on envisage le feuilleton non pas simplement de manière ponctuelle, comme une simple chronique de l'actualité du spectacle et des engouements d'une société mondaine, mais de manière séquentielle, sur la longue durée. Le dire de la danse romantique apparaît alors moins lié à la forme, demeurée hybride, qu'à la figure qui l'incarne et la résume, en l'occurrence celle de la danseuse principale. En consacrant le mythe de l'âge d'or du ballet, il contribue ainsi à construire une légende de la danse, qui participe parallèlement de sa légitimation sociale et esthétique.

Cette réflexion pourra être étendue à d'autres "formes" écrites et iconographiques (galeries dramatiques, histoires "fantaisistes" de l'Opéra...) très en vogue à la même époque.

Carlotta Grisi et Lucien Petipa dans le Pas du Songe, tiré de La Péri (ballet de Théophile Gautier, chorégraphie de Jean Coralli, musique de Friedrich Burgmüller, créé à l'Académie Royale de Musique le 17 juillet 1843)