séminaire accueilli par le cehta/ehess
coordonné par anne creissels
maître de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membre du ceac
docteure de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheure associée au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr
http://compagnieaplusb.blogspot.com
Karen Turman, doctorante en littérature française à l’Université de Californie, Santa Barbara (thèse intitulée « The Marginality Behind the Marginality : Gypsies and Jazz Performers in Bohemian Paris »), karen.turman(at)gmail.com

« La danseuse bohémienne et la danseuse de jazz : deux figures marginales qui se croisent dans le mouvement »

Au dix-neuvième siècle, la bohémienne fait l’objet d’une sensationnalisation dans la littérature et l'art français. Cette figure exotique que l’on trouve en Europe depuis le 15ème siècle, émerge en effet sous sa forme mythique dans les oeuvres romantiques, représentant un modèle de liberté, d'émotion pure et de souffrance se transformant en performance joyeuse.

Un siècle plus tard, elle représente encore l'exotisme, une nature érotique, et la marginalité, en même temps qu’elle apparaît liée à une forme particulière : l'improvisation.

L’introduction en France de la danseuse de jazz dans les années 20 bouleverse, d’une façon similaire mais nouvelle, le public français. Ces deux figures jouent un rôle dans le développement des mouvements artistiques au dix-neuvième puis au vingtième siècle.

En s’appuyant sur des extraits littéraires, on soulignera les parallèles existant entre les représentations de ces deux figures de danse vernaculaire afin de montrer le recyclage artistique de leur marginalité.